LES PREMIERS PAS DU ROBOT D'OCCASION
Le marché du robot d'occasion monostalle débute. Les deux principaux constructeurs, Lely et DeLaval, s'organisent pour ne pas louper le coche.
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LES ROBOTS MONOSTALLE D'OCCASION font leur apparition sur le marché. Lely en a démonté et remonté trente en 2008 et en prévoit entre vingt et vingt-cinq en 2009. L'autre principal intervenant sur le marché, Delaval, en a traité une dizaine cette année.
Plusieurs raisons incitent leur propriétaire à s'en séparer. En renouvelant leur parc, certains souhaitent créer de nouveaux amortissements pour réduire la pression fiscale. Pour d'autres, l'arrivée à échéance de la garantie sur les principales pièces du matériel les incite à investir dans un robot de technologies plus récentes. Des difficultés financières ou un lancement de la traite robotisée compliqué peuvent aussi conduire à revenir à la salle de traite. Les deux constructeurs prennent au sérieux ce nouveau marché et sont conscients qu'il ne pourra pas se développer sans eux. Les normes de traite à respecter et la technologie pointue obligent les vendeurs et les acheteurs à les associer à la transaction.
Ce nouveau créneau leur permet d'élargir leur clientèle d'éleveurs et de s'adapter plus facilement à la crise que traverse le secteur laitier. La conjoncture n'encourage pas, aujourd'hui, les montants élevés d'investissements dont font partie les robots de traite.
Deux cibles étaient jusque-là plus délicates à toucher dans le marché du neuf : les exploitations de 35 à 45 vaches laitières (250 000 à 350 000 l de lait) pour lesquelles la charge de l'investissement est trop élevée par rapport au volume de lait produit et celles de 70 à 90 vaches pour qui un deuxième robot monostalle est nécessaire, mais n'est pas pleinement valorisé. Les monostalles d'occasion peuvent également être une réponse aux élevages déjà équipés, avec un projet d'agrandissement que le robot en place ne peut pas absorber.
UN MARCHÉ QUE LES CONSTRUCTEURS VEULENT DÉVELOPPER
« L'arrivée sur le marché de robots d'occasion est, pour nous, un argument commercial supplémentaire », confirme Lely. D'ailleurs, le constructeur cherche à développer le marché de l'occasion et vise la place de leader. Dans ce but et face à la demande, il encourage les détenteurs de la génération A2 à s'en séparer, au profit du modèle le plus récent, par une ristourne sur la valeur d'achat ou un montant de reprise « attractif » (entre 40 000 et 90 000 € selon l'âge et l'état du A2 à reprendre). « La coupure technologique entre nos robots A2 et A3 nous incite à cette stratégie, ajoute Lely. Elle est telle qu'ils ne peuvent pas fonctionner sous une gestion informatique commune. Cette stratégie nous permet aussi de dynamiser le marché de la génération A3. » Afin de viabiliser ce marché naissant, Lely vient de lancer sa division européenne Taurus. Le matériel est envoyé à l'usine Lely, aux Pays-Bas, pour y être révisé. En contrepartie, il bénéficie d'une garantie d'un an. « S'il est repris et revendu sur le secteur de notre antenne franchisée Lely Center, cette dernière le reconditionne. Le robot bénéficie de la garantie d'un an, mais sans le label Taurus. » Autre objectif de la nouvelle division : faciliter la mise à disposition de ces équipements au niveau européen.
Si l'acquéreur le souhaite, Lely peut également mettre à jour le A2 en lui greffant les évolutions technologiques compatibles avec les séries de l'A2 : la désinfection des trayons à la vapeur, la nouvelle génération de pompe à vide ou encore l'équipement informatique.
LA CONCEPTION « PLUG AND PLAY » FACILITE LES TRANSACTIONS
« En revanche, le comptage cellulaire A3 quartier par quartier n'est pas adaptable sur les A2. De même, la détection laser A3 de la mamelle n'est pas transposable sur les anciens A2. » Lely annonce un prix de vente « deux fois moins élevé que celui d'un neuf. Selon le modèle et les options greffées, le prix peut varier entre 40 000 et 90 000 € ».
Le dernier argument mis en avant par le constructeur envers les vendeurs et acheteurs de robots d'occasion est son concept plug and play. « La pompe à vide, le bouilleur, l'armoire électrique… sont intégrés à la stalle, ce qui permet de déplacer et rebrancher le robot très facilement. » Cet argument est également avancé par DeLaval, qui s'estime moins touché par le marché de l'occasion que son concurrent. « Nous avons choisi un robot VMS évolutif, ce qui limite le pourcentage de renouvellement. Nos clients n'ont pas besoin d'en changer pour bénéficier des dernières technologies. Il est aussi possible d'ajouter un modèle plus ancien à un neuf puisque les deux systèmes informatiques sont compatibles », explique DeLaval. De plus, son parc encore jeune (en moyenne quatre ans) limite aujourd'hui sa proposition de VMS d'occasion. Elle devrait s'étoffer dans les deux prochaines années pour une d'offre d'une trentaine de robots en 2012.
UN MATÉRIEL RÉVISÉ ET REMIS EN ÉTAT DANS L'ATELIER DU CONCESSIONNAIRE
Le constructeur s'appuie sur son réseau de concessionnaires pour réviser le matériel. « Il est démonté par le concessionnaire et remis en état dans son atelier. La gestion informatique est systématiquement actualisée. Un technicien DeLaval réalise un audit complet avant de certifier le matériel pour sa mise en vente. Selon l'âge du robot, une garantie de six mois ou un an est proposée. » Les tarifs vont de 85 000 à 100 000 €. Tout dépend du modèle et de son état. A cela peuvent s'ajouter les options telles que le comptage cellulaire, l'analyse de données, l'équipement en portes, etc.
« Nous sommes aux balbutiements de ce marché, mais nous y croyons d'autant plus qu'il sera plus facile à gérer que celui des rotos de traite. Le démontage-remontage des robots et leur révision sont beaucoup plus aisés que ceux des rotos. »
C. H.
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